Vincent Piguet, alias La Pig, sera à la discothèque L’Agrion à Ver (Manche) le samedi 3 février 2024. Entretien pour l’occasion avec le fondateur de la célèbre chenille synchro.

Les amateurs de chenille synchro ont rendez-vous dans la soirée du samedi 3 février 2024, à Ver (Manche), à la discothèque L’Agrion. Vincent Piguet, à l’origine de cette chanson et de la chorégraphie qui l’accompagne relayées en masse sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines, y sera présent.

Celui qui se fait appeler La Pig, avec son personnage moustachu aux vêtements de sport vintage nous rappelant le célèbre duo Véronique et Davina, s’est confié à La Presse de la Manche pour l’occasion.

Actu : Pouvez-vous vous présenter et nous retracer votre parcours ?

Vincent Piguet : Je suis un humoriste, comédien et auteur, professeur de chenille synchronisée, et désormais chanteur. J’ai fondé en 2022 la Chenille School Academy, à Paris, où je donne des cours tous les mardis. C’est comme de la natation synchronisée, mais pour la chenille.

Né à Valence, dans la Drôme, j’ai notamment vécu huit ans à Libreville, au Gabon. J’étais torréfacteur de café. Je travaillais dans une boutique, au sein d’une galerie commerciale. Les gens pouvaient acheter du thé ou du café, mais aussi consommer sur place. Je suis rentré en France à la fin de l’année 2004. Quelques mois plus tard, en février 2005, je m’inscrivais à un concours d’humour, après avoir vu une annonce dans le journal. J’y suis allé au bluff.

Il fallait écrire un sketch, que j’ai appelé Le Chenilliste. J’ai été sélectionné, ce qui m’a permis de faire la première partie de Tex à La Grande Nuit de l’Humour de Montbéliard. Je me suis senti à ma place, ce qui m’a donné envie de poursuivre dans le milieu de l’humour. J’ai écrit pas mal de textes et joué à Lyon notamment, ainsi que dans des festivals d’humour.

Je suis ensuite arrivé à Paris, en 2014. Je jouais en tournée et au Café Oscar, entre autres, dans des comédies comme « La sœur du Grec » ou « Ladies Night ». Après cela, j’ai eu envie d’abandonner le one-man show. J’ai écrit ma propre comédie, « Les hommes se cachent pour mentir ». Cette pièce a été produite par Artus (humoriste et acteur, NDLR), dont je suis très proche.

Depuis sept ans, j’anime aussi des chroniques matinales sur « Rire et Chansons » avec mon ami Patrick Chanfray. J’ai mis en scène d’autres pièces comiques. Même si je me suis retiré du one-man show, je suis toujours dans le milieu de l’humour. Et maintenant, dans celui de la danse !

Justement, comment est née cette chenille synchro ?

V.P. : À l’origine, il s’agit donc de mon sketch Le Chenilliste. Il y a quelques jours, une cousine de ma mère est décédée. 19 ans plus tôt, cette même personne avait trébuché en lançant une chenille à son anniversaire. Elle s’était cassée le poignet et avait été transportée aux urgences. On avait fêté ses 70 ans sans elle ! C’est grâce à cette histoire que le sketch est né, dix jours plus tard.

Après la pandémie de Covid-19, j’ai voulu importer cette idée dans la vraie vie, comme cette danse a des vertus thérapeutiques, que tout le monde se sent mieux grâce à cela. La chenille synchronisée n’existant pas, j’ai donc ouvert une salle pour donner des cours. Je distribuais même des flyers dans la rue. Au début, on me prenait pour un fou. Personne ne venait aux cours.

Et puis, en juin 2023, le record du monde de la plus longue chenille a été battu à Rouen (Seine-Maritime). J’étais présent. Plein de médias se sont intéressés à moi. Puis, fin octobre, je suis passé sur la scène de « La France a un incroyable talent » (diffusé sur M6, NDLR). J’avais réussi à faire monter tout le public sur scène. Tout s’est emballé pour moi, je suis devenu le candidat emblématique de la saison, au point d’être réinvité pour la finale.

J’ai ensuite pu surfer dessus avec la chanson de la « Cheu-cheu ». C’est devenu un phénomène sur les réseaux sociaux. J’étais prêt pour ce succès, car ça faisait 19 ans que je l’attendais !

« Ce n’est que le début de l’aventure »

Quel effet cela vous fait de voir tous ces gens danser sur votre titre ?

V.P. : C’est génial. Le but était de rassembler, et c’est ce qu’il se passe. Il n’y a pas de religion, pas de politique, pas d’âge ni de sexe. Les enfants se dandinent dessus à la crèche, autant que les pensionnaires des Ehpad. Cette chanson appartient à tout le monde.

Moi qui ai toujours aimé me déguiser, j’assume pleinement. Je suis à l’aise, à ma place. C’est pour cela que ça marche.

Votre quotidien a-t-il changé ?

V.P. : Forcément, tout cela bouscule un peu le quotidien. Je suis très sollicité, on me reconnaît dans la rue pour me demander des photos. C’est très feel-good, mais c’est aussi envahissant. Je suis obligé de me structurer, en montant une société, et d’être accompagné. Les gens me demandent des produits dérivés et les cours sont complets, ça fait beaucoup de choses à gérer.

Vous attendiez-vous à ce succès fou ?

V.P. : Après l’enregistrement de « La France a un incroyable talent », en septembre, je savais qu’il y aurait un avant et un après. Le chauffeur de salle n’arrêtait pas de remettre le son, même après mon passage. J’avais créé le titre pendant l’été, après avoir appris que j’étais sélectionné. Mais ce n’est que le début de l’aventure autour de la chenille. Il y aura plein d’autres choses, mon but final étant de faire un film ou une série.

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